Association des Amis de Maurice Rollinat |
ASSOCIATION « LES AMIS DE MAURICE ROLLINAT » |
Itinéraire Maurice Rollinat
(Châteauroux, Ceaulmont, Fresselines)
Conception : Pierre Brunaud, Régis Crosnier et Pierre Remérand.
Version au 20 septembre 2024.
Légende :
– écriture noire : la description du
circuit ;
– écriture bleue : les compléments d’information ;
– écriture verte : poèmes de Maurice Rollinat dont la lecture est
suggérée en fonction des lieux.
1ère partie du circuit : Châteauroux
La partie du circuit en centre-ville se fait à pied (environ 3,7 km). Pour aller au cimetière Saint-Denis, il est possible de continuer le circuit à pied mais on peut aussi prendre sa voiture (le cimetière est à 700 m de la place Lafayette). Le parking le plus proche du point de départ sur la place Lafayette, est payant (avec parcmètres).
– Départ de Châteauroux devant la maison natale de Maurice Rollinat au 7, avenue Marcel Lemoine. Maurice Rollinat y a vécu les six premiers mois de sa vie.
Maurice Rollinat est né le 29 décembre 1846, dans cette maison, propriété de Mme Augustine Despaignols que Maurice appellera « ma bonne tante Augustine ». Ses parents louaient le premier étage.
– Poursuivre l’avenue Marcel Lemoine et aller jusqu’au lycée Jean Giraudoux où Maurice Rollinat a fait ses études secondaires à partir de la quatrième (année scolaire 1860-1861). À l’époque, il s’appelait le lycée Impérial.
Cet établissement à l’origine, était le couvent des religieuses de la Congrégation de Notre-Dame de St-Augustin (de 1745 à 1789). Sous le Directoire, il devient l’École Centrale du Département de l’Indre, à partir de 1802, l’École secondaire, en 1810, le collège Communal, puis de 1853 à 1870, le lycée Impérial. Il prendra le nom de lycée National de 1870 à 1949, et enfin de lycée Jean Giraudoux depuis 1949 en hommage à l’un de ses célèbres anciens élèves. On voit encore au rez-de-chaussée du bâtiment principal, les voûtes de l’ancien cloître du couvent datant du 18e siècle.
* Lire : « Eloge de la vie champêtre (Imité d’Horace) » (Poèmes de jeunesse proposés par Catherine Réault-Crosnier et Régis Crosnier, 2015, page 79), écrit à l’âge de seize ans.
– Revenir sur ses pas, au rond-point Jean-François Cazala, prendre à droite la place Sainte-Hélène pour aller au couvent des Cordeliers où Maurice Rollinat fut baptisé le 20 janvier 1874, dans la chapelle de ce couvent.
Le couvent des Cordeliers a été construit dans la première partie du XIIIe siècle. Bien national à la Révolution, les bâtiments auront des usages variés : église, école, gymnase, hospice militaire, caserne de gendarmerie, musée lapidaire… La ville de Châteauroux entreprend entre 1975 et 1978, d’importants travaux de rénovation. Il abrite maintenant de nombreuses expositions ou manifestations. À l’arrière des bâtiments, se trouvent des jardins en terrasse et tout en bas d’anciens lavoirs restaurés.
Contrairement à une idée fort répandue, George Sand n’est pas la marraine religieuse de Maurice Rollinat. Son parrain est son oncle Auguste Barthélémy Poterlet, et sa marraine sa tante Julie Angèle Emma Didion.
– Suivre la rue Alain-Fournier et prendre la première rue à gauche appelée Descente des Cordeliers, avec à droite le musée Bertrand qui possède de nombreuses œuvres sur Maurice Rollinat ou ayant appartenu à Maurice Rollinat.
Le musée Bertrand est installé dans un hôtel particulier de la seconde moitié du XVIIIe siècle, de style classique. C’est l’ancienne demeure du général Henry-Gatien Bertrand (1773-1844), fidèle compagnon d’exil de Napoléon 1er à Sainte-Hélène. En 1901, cet hôtel particulier est vendu à la ville de Châteauroux. Il deviendra le musée de la ville à partir de 1921. Riche de plus de 17 000 œuvres d’art, ce musée municipal, dispose de l’appellation « Musée de France ».
De nombreuses œuvres en lien avec Maurice Rollinat sont visibles, par exemple : un portrait de Maurice Rollinat par Fernand Maillaud (huile sur toile, 1904), le buste de Maurice Rollinat chantant par Georges Lorin (plâtre patiné, début XXe siècle), une « Soirée chez Rollinat » par Georges Tiret-Bognet (huile sur bois, fin XIXe siècle), « Le trio macabre » de Jean-Désiré Ringel d’Illzach (terre cuite, bois et velours rouge, 1881), le « Masque » de Maurice Rollinat par Jean-Désiré Ringel d’Illzach (plâtre, 1892), « La Pouge » (maison de Maurice Rollinat à Fresselines) de Camille Boiry (huile sur toile, 1903), etc. Le tableau très connu « Maurice Rollinat et son chien » d’Allan Österlind (aquarelle sur papier, 1895) est rarement exposé car très fragile.
– En sortant du musée Bertrand, prendre à droite la rue Grande, puis après le numéro 82, bifurquer légèrement à droite pour suivre les rues du Marché et du Grand Mouton où au n° 10 se trouvait l’étude de Me Landry, avoué ; Maurice Rollinat y a travaillé après son baccalauréat.
– Continuer afin d’aboutir rue des Notaires. Au n° 9, se trouve la maison familiale achetée par ses parents en juin 1847 et où Maurice Rollinat vécut jusqu’à son départ pour Orléans en 1867 à l’âge de vingt ans.
Cette maison du XVIIIe siècle a appartenu à la famille Guimond de la Touche dont un des membres est célèbre pour sa pièce « Iphigénie en Tauride » (1757).
* Lire les poèmes : « Dédié à ma mère pour sa fête » et « Dédié à mon père, pour sa fête. » sans date, écrits au début de l’adolescence (Poèmes de jeunesse…, pages 15 et 17).
Dans la maison voisine, au n° 7, vivaient son oncle André François Bridoux, avoué, sa tante Marie-Louise (sœur de François Rollinat) et leurs deux enfants André et Saint-Paul. André décèdera le 5 mars 1866, à l’âge de dix-huit ans ; Maurice Rollinat en fut très affecté et lui a consacré un poème « Élégie sur la mort d’André ». Quant à Saint-Paul (également orthographié Saint-Pol), Maurice et lui resterons très proches toute leur vie ; Saint-Paul a accompagné Maurice Rollinat lors de son voyage de Limoges à la maison de santé d’Ivry, le 21 octobre 1903 et a organisé le retour du corps à Châteauroux après son décès ; il a été son exécuteur testamentaire et a aidé Gustave Geffroy pour la publication des ouvrages posthumes de Maurice Rollinat.
* Lire le poème : « Élégie sur la mort d’André » (Poèmes de jeunesse…, page 41).
– Petit coup d’œil rue Descente de ville avec à gauche la Porte de la vieille prison et en bas, la vallée de l’Indre.
– Prendre la rue Petite du Palan pour aboutir à la place du Palan. Au carrefour à gauche, prendre la rue Grande jusqu’au n° 145. Vous êtes devant l’hôtel Crublier de Fougères où se trouvait l’école Saint-Pierre. Maurice Rollinat y a suivi sa scolarité primaire jusqu’en 1860, date du transfert de l’école à l’angle de la rue des États-Unis et de la place Lafayette.
– Revenir sur vos pas et aller à l’église Notre-Dame. Sa construction n’a commencé qu’en 1877, aussi Maurice Rollinat n’allait pas à la messe dans cette église étant jeune.
* Lire le poème : « Prière du soir. » sans date, écrit au début de l’adolescence (Poèmes de jeunesse…, page 23).
– Après l’église, continuer rue Porte Neuve pour aboutir au rond-point Louis Deschizeaux, puis prendre l’avenue Charles de Gaulle. Après le carrefour de la rue de la République, se trouve à gauche la médiathèque Équinoxe qui possède de nombreux ouvrages ou documents de, ou sur, Maurice Rollinat.
Sur le site Internet de la Médiathèque de Châteauroux
(au format image), vous pouvez voir :
– les manuscrits de 20 poèmes du livre La Nature + le
manuscrit du poème Le Ramasseur de bouts de Cigares, reliés par
Joseph Thibault ;
– le livre La Nature, poésies (G. Charpentier et E.
Fasquelle, Paris, 1892, 350 pages) illustré de 101 aquarelles inédites d’André
des Gachons ce qui en fait une œuvre d’art + une carte de visite
manuscrite de Maurice Rollinat ;
– une lettre de George Sand à Isaure Rollinat datée du 26 janvier
1872, à propos de la recherche d’un travail pour Maurice à Paris.
– Continuer l’avenue Charles de Gaulle, au deuxième carrefour, prendre la rue du Palais de Justice. Juste avant celui-ci à droite, entrer dans le jardin des Capucins et aller jusqu’au fond où se trouve le buste de Maurice Rollinat par André des Gachons.
Un premier monument avait été inauguré le 21 mai 1939. Il comprenait un buste de Maurice Rollinat sculpté par Georges Lorin, surmontant un décor de rochers et un plan d’eau dessinés par l’architecte Jacques Barge. Au printemps 1942, le buste en bronze est saisi par les Allemands et envoyé à la fonderie. Le 4 juin 1950, un nouveau buste de Maurice Rollinat par André des Gachons est inauguré en remplacement de celui de Georges Lorin. En 2000 et 2001, le monument de Jacques Barge est malencontreusement détruit à l’occasion du réaménagement du jardin. Le buste de Maurice Rollinat par André des Gachons est alors installé sur un simple socle posé en bordure du jardin. (NB : le buste de Maurice Rollinat par Georges Lorin, en plâtre, peut être vu au musée Bertrand.)
– En sortant du jardin, tourner à droite, continuer la rue du Palais de Justice puis tout droit la rue Ledru Rollin jusqu’à la place Gambetta. Sur celle-ci au numéro 20 (où se trouve actuellement une agence du Crédit Agricole), il y avait le café de la Promenade, appelé aussi café Solignac. Maurice Dauray y avait créé en 1897, « Le Pierrot Noir », un cabaret qui voulait imiter « Le Chat Noir » de Paris ; les séances se tenaient au premier étage.
Maurice Rollinat n’y est venu qu’une seule fois en novembre 1899, amené par son ami René Paul et son cousin Saint-Pol Bridoux. Il racontera des histoires et interprétera plusieurs chansons à la grande joie des habitués du cabaret. Malgré sa promesse, il n’y ait pas revenu.
– Aller à l’extrémité est de la place (où il y a le monument aux morts commémorant la guerre de 1870) et au rond-point Raymond Picard, prendre à droite la rue Saint-Luc pour arriver à l’église Saint-André où a eut lieu la cérémonie d’obsèques de Maurice Rollinat le 26 octobre 1903.
La première église Saint-André ayant été démolie à la Révolution, une nouvelle église est décidée en 1843 et confiée à l’architecte André Bisson. Après un arrêt, les travaux seront poursuivis par l’architecte Alfred Dauvergne qui réalise entre 1870 et 1876, une église à trois nefs, avec un transept et deux clochers en façade, dans le style néo-gothique du 13e siècle. Les vitraux de l’atelier Lobin de Tours, ont été posés en 1875 et 1876. Les verrières du chœur, endommagées par le bombardement de la gare en 1944, ont été remplacées par des vitraux de Dettviller et Tillier d’Issoudun sur des cartons d’André-Louis Pierre, posés entre 1955 et 1963. Ses proportions (87 m de longueur, 35 m de largeur au transept et 68 m de hauteur de ses doubles flèches) lui valent souvent le surnom de « cathédrale ».
* Lire les poèmes : « De Profondis » et « Notre-Dame la Mort » (Les Névroses, pages 391 et
384).– Revenir sur ses pas, au rond-point Raymond Picard, prendre à droite la place Lafayette. Au rond-point Jean-François Cazala, à l’angle de la rue des États-Unis côté droit, se trouvait à partir de 1860, l’école et le collège Saint-Pierre (qui prendra le nom de Léon XIII en 1900) (le bâtiment sur la place Lafayette a été démoli et remplacé par l’immeuble d’habitation actuel). Maurice Rollinat a poursuivi sa scolarité dans cet établissement jusqu’en cinquième.
NB : La suite du circuit peut se faire en voiture.
– Prendre la rue des États-Unis sur 700 m et à gauche, vous arrivez au cimetière Saint-Denis. Prendre l’allée principale, lorsqu’elle bute sur une rangée de tombes, tourner à droite, puis à gauche. Le caveau familial où Maurice Rollinat repose, se trouve le long du mur d’enceinte.
Dans cette sépulture, sont inhumés : François Rollinat (1806-1867) son père, Maurice Rollinat (1846-1903), Isaure Didion, veuve de François Rollinat (1820-1904), ainsi que la tante de Maurice Rollinat, Emma Didion, veuve d’Auguste Poterlet (1822-1882).
* Lire les poèmes : « L’Épitaphe » et « Le Silence des Morts » (Les Névroses, pages 387 et 382).
2ème partie du circuit : Ceaulmont
– Prendre la direction d’Argenton-sur-Creuse, par exemple par l’autoroute A20. Vous arrivez au centre ville par la rue Ledru Rollin.
La ville d’Argenton-sur-Creuse est le berceau de la
famille Rollinat.
* Une avenue porte le nom de Rollinat (du carrefour rue Gambetta, rue
Ledru Rollin, rue Auclert-Descottes, en direction de Limoges – après la
rue prend le nom de Route de Limoges) ; auparavant, cette voie s’appelait
rue de Toulouse ; le changement de nom eu lieu en 1877, en remerciement
à Amédée Rollinat qui avait donné sa maison et un terrain pour
construire un hôpital.
* Des établissements portent le nom de Rollinat : la
bibliothèque (7bis, avenue Rollinat), le collège (rue du Lycée), le
lycée (rue du Lycée), le gymnase Rollinat (rue du Lycée) (NB. : on
parle aussi de la cité scolaire Rollinat = lycée + collège + gymnase). Le
lycée et le collège furent baptisés en 1960 sans indication de prénom,
afin d’honorer Raymond et Maurice.
* La résidence séniors construite près de la bibliothèque, à l’emplacement
de l’ancienne école maternelle publique Maurice Rollinat (avenue
Rollinat), inaugurée le 14 décembre 2013, s’appelle « Anna et
Amédée Rollinat », du nom des anciens propriétaires de ce terrain
légué à la ville en 1887.
– Au feu, prendre à gauche, la rue Auclert Descottes. À 400 m à gauche, vous avez la mairie ; c’est l’ancienne maison de Raymond Rollinat, cousin de Maurice.
Raymond Rollinat (1859-1931) est un naturaliste et un herpétologue ; il était correspondant du Muséum national d’histoire naturelle. Il avait transformé son jardin et sa maison pour mieux observer les animaux, notamment les reptiles. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et publications sur la faune locale. Il s’est également impliqué dans la vie associative ; il a été par exemple, président du Syndicat d’Initiative de la Vallée de la Creuse et du Bas-Berry.
– Continuer direction Le Menoux. Avant le village, prendre à droite la D 54 direction « Celon », puis au carrefour suivant, à gauche la D 913 direction « Éguzon – Les Granges ». À 4 km, après avoir passé Les Granges, vous arrivez au village de « La Prune », commune de Ceaulmont, prendre à droite la D 5 direction « Bazaiges ». À 500 m, sur la droite, vous aurez le château de « La Prune-au-Pot ».
Construit au 13e siècle, il tient son nom des premiers propriétaires, la famille Pot. Actuellement en ruines, il ne se visite pas. Maurice Rollinat, dont la maison familiale de vacances est toute proche, s’en est inspiré pour écrire de nombreux poèmes, notamment lorsqu’il parle de donjon(s), sans le nommer.
* Lire les poèmes : « Les Corbeaux » et « La Lune » (Dans les Brandes, pages 236 et 17).
– Poursuivre la D5, après le lieu-dit « Buret », sur la droite, se trouve Bel-Air, la maison de campagne de la famille Rollinat (n° 14 marqué sur le pilier de droite). C’est une propriété privée que vous ne pouvez voir que de la route.
Ce domaine fut acquis par ses parents en avril 1850. Là, François Rollinat aimait venir se reposer et oublier son travail. Ce fut un véritable paradis pour Maurice Rollinat enfant. Son père, lors des promenades, lui apprend à observer la nature. De très nombreux poèmes de jeunesse, ses pièces « naturistes » et « descriptives de la Creuse » parues dans ses livres Dans les Brandes et Les Névroses, sont inspirés par la campagne berrichonne environnante. Il en gardera un souvenir toute sa vie. Lors de sa période parisienne, c’est là qu’il aime venir se reposer : « O ma fragile compagne, / Puisque nous souffrons à Paris, / Envolons-nous dans la campagne / Au milieu des gazons fleuris. » écrit-il dans « Fuyons Paris ».
* Lire les poèmes : « La pêche » (Poèmes de jeunesse…, page 27) et « A travers Champs » (Dans les Brandes, page 10).
– Vous pouvez observer la campagne environnante, terre d’inspiration de Maurice Rollinat. Vous pouvez faire demi-tour un petit peu plus loin, pour revenir au village de « La Prune ». Traverser la D 913 et continuer la D 5, direction l’ancien bourg de Ceaulmont (le siège de la commune est maintenant aux Granges). S’arrêter au niveau de l’église, avancer jusqu’au panorama en passant à droite de l’église ; vous aurez alors une vue magnifique sur la vallée de la Creuse et la « Boucle du Pin ».
L’église Saint-Saturnin de Ceaulmont a été construite entre le 13e et le 17e siècle. Son portail est de style gothique primitif. La voute en bois de la nef et le clocher sont du 17e siècle. Il est vraisemblable que Maurice Rollinat y venait à la messe avec ses parents lorsqu’ils étaient à Bel-Air.
– Revenir sur ses pas jusqu’à la D 913. Tourner à gauche direction Éguzon. Continuer jusqu’à Baraize. Juste après l’église, prendre à gauche la D 38 direction « Badecon le Pin – Gargilesse ». En descendant vers la vallée de la Creuse, vous aurez progressivement de jolis points de vue. Après 4 km, vous arrivez au « Pont noir ». Se garer avant de traverser la Creuse par l’étroit pont métallique.
Maurice Rollinat venait pêcher à cet endroit (il ne passait pas par Baraize mais prenait un petit chemin à travers bois). C’est un endroit dangereux avec des trous d’eau. En août 1882, Léon Bloy, en vacances chez Maurice Rollinat à Bel-Air, a failli s’y noyer ; c’est Edmond Haraucourt qui l’a sorti de l’eau : « En me retournant, j’aperçus deux mains agitées hors de l’eau : Léon Bloy, qui ne savait pas nager, venait de tomber dans un trou. J’eus le temps d’arriver à lui, en glissant sous l’eau, et de l’empoigner par les chevilles, car je redoutais ces poignes affolées qui n’auraient pas manqué de se cramponner à moi et de me paralyser. Quand j’eus ramené en lieu sûr ce colosse velu d’où pendaient des stalactites de mucosités et des mèches de cheveux noirs, je n’en pus tirer d’abord que des éructations mêlées au monosyllabe qu’un général français rendit célèbre à Waterloo. » raconte Edmond Haraucourt (La Dépêche, Toulouse, du 16 décembre 1934, page 1).
* Lire les poèmes : « Le Touriste » et « Le Pêcheur à la ligne » (Dans les Brandes, pages 181 et 194).
– Après avoir traversé le pont, tourner à droite pour prendre la D 39 direction « Gargilesse ». La maison de George Sand, la « Villa Algira », est située rue du Père Moreau (la route par laquelle nous arrivons). Elle a été transformée en musée consacré à l’écrivaine.
Maurice Rollinat enfant, s’est rendu avec son père, à Gargilesse pour rencontrer George Sand. Dans son « Journal intime », à la date du 19 octobre 1858, celle-ci raconte une visite de François et Maurice Rollinat : « (…) Rollinat fait répondre par Moreau qu’il arrivera à 11 h pour déjeuner. Il arrive avec son fils Maurice, le plus jeune. Nous déjeunons ensemble, il admire le cordon bleu Rosalie. Nous partons à midi ½ pour l’Afrique, (…) On revient d’une traite et on envoie Sylvain en avant, pour qu’il aille chercher chez Malasset la monture des visiteurs. Nous la trouvons au Confluent et, là, on se dit adieu. Le père et le fils en manteaux noirs sur la petite jument blanche ont assez l’air d’un curé avec son enfant de chœur en croupe. Nous les regardons passer le pont et monter le bois Renaud ; ils font très bien dans les ombres du soir et nous crient adieu en se perdant dans l’épaisseur des arbres. Roll a été enthousiasmé de la promenade. (…) »
* Lire les poèmes pouvant avoir été inspirés par des écrits de George Sand : « Le Meneur de loups » (Les Névroses, page 339), en lien avec « Le meneu’ de loups » de George Sand (Légendes rustiques, page 29) et « La Cornemuse » (Les Névroses, page 201) en lien avec Les Maîtres-Sonneurs de George Sand.
– Après avoir visité la maison de George Sand, l’église et ses magnifiques fresques, le village…, rejoindre la route principale, tourner à droite direction « Cuzion » (D 39 puis D40).
3ème partie du circuit : Fresselines
– Dans le bourg de Cuzion, tourner à droite direction « Éguzon » (D 45). Après 1 km, nous laissons sur la droite le chemin d’accès à Châteaubrun, non visible de la route.
Maurice Rollinat cite Châteaubrun dans son poème
« A travers champs » :
« Hors de Paris, mon cœur s’élance. / Assez d’enfer et de
démons : / Je veux rêver dans le silence / Et dans le mystère des
monts. (…) Ami de la vache qui broute, / Du vieux chaume et du paysan, /
Dès le matin je prends la route / De Châteaubrun et de Crozan. (…) »
et dans une lettre à son ami Raoul Lafagette datée du
16 juillet 1873 :
« (…) Ô mes souvenirs de Châteaubrun ! – en escaladant ces
pierres grisâtres dans la profondeur silencieuse d’un pays primitif
encore, j’ai goûté des émotions d’une saveur unique, toutes
également trempées de poésie, et capables de féconder une imagination
artistique. (…) ».
– Dans le centre d’Éguzon, prendre à gauche la D 913, direction « Fresselines – Dun-le-Palestel – Crozant ». Après 9 km, vous arrivez à la vallée de la Sédelle ; cette rivière est un lieu de pêche de Maurice Rollinat.
– Vous pouvez faire un crochet par Crozant où Maurice Rollinat se rendait fréquemment, vous promener dans le bourg, voir les ruines du château, visiter l’ancien hôtel Lépinat transformé en « Musée des Peintres de la Vallée de la Creuse »…
– Pour rejoindre Fresselines, prendre la D 72 direction « Dun-le-Palestel » et juste après le cimetière, tourner à gauche ; un panneau indique « Fresselines, Route touristique ».
– Vous arrivez à Fresselines par la D 49 puis la D 44. Maurice Rollinat a vécu les vingt dernières années de sa vie dans cette localité, aussi tout peut rappeler un poème, une histoire… Nous allons vous signaler simplement quelques sites marquants. Dans le cadre du label « Village en poésie », les associations « L’Œil et la Main », « Les Amis de Fresselines, Village d’Artistes » et la municipalité ont installé neuf panneaux avec des poèmes, dont quatre concernent Maurice Rollinat et un panneau avec des extraits de la correspondance de Maurice Rollinat avec Gustave Geffroy et Claude Monet.
– Commençons par La Pouge, maison où Maurice Rollinat a habité de mars 1884 à octobre 1903 avec sa compagne Cécile Pouettre. Elle est située au croisement de la D 44 et de la D 78. Vous vous garez au niveau du square Maurice Rollinat où vous verrez le buste du poète par Paul Surtel (il était situé au départ, sur la place à côté de l’église où il a été inauguré le 16 avril 1939 ; il a été installé à l’emplacement actuel en 1965 lors du comblement des mares et de l’aménagement du square).
Dans une lettre à Frantz Jourdain, datée de septembre 1885, Maurice Rollinat décrit l’environnement dans lequel il vit : « Mon ermitage est situé dans un paysage de rêve : par devant, serpente une petite route rocailleuse et blafarde enfouie dans de buissonneuses pénombres, à la façon des chemins creux. Ses bords étroits en fouillis d’herbes folles sont le pâturage des moutons pauvres, et c’est peu souvent que les branlantes carrioles y viennent profiler leur silhouette. Mais derrière la maison s’étend la grande campagne verte et rocheuse avec tout le fantastique du mystère et de la solitude. Je suis à deux pas du ravin de la Creuse et l’âme de la rivière emplit toute ma chambre. » (lettre publiée dans Fin d’Œuvre, pages 257 à 260).
Maurice Rollinat a composé un quatrain, écrit de sa main avec sa signature, figurant en bas du tableau d’Henry Laurent représentant la maison de Maurice Rollinat à La Pouge (tableau exposé à Paris en 1900, actuellement visible dans la mairie de Fresselines, reproduit sur un panneau au niveau du square). Ce quatrain a été utilisé sur de nombreuses cartes postales anciennes :
Ma maisonnette montre aux horizons tranquilles
Ses volets verts, ses clairs carreaux extasiés,
Le lierre et le moussu de sa toiture en tuiles
Et ses murs lumineux tout fleuris de rosiers.
À la place du square, auparavant, il y avait une mare représentée sur les cartes postales anciennes. La maison a été profondément remaniée ; c’est celle avec un étage sur laquelle figure une plaque : « Ici vécut Maurice Rollinat de 1884 à 1903. Poète écrivain philosophe ».
* Lire le poème : « Les Glissoires » (Paysages et Paysans, page 40).
Maurice Rollinat adorait les animaux ; il était toujours entouré de chiens et de chats.
* Lire les poèmes : « Convoitise » et « Chat et Chien » (Les Bêtes, pages 75 et 111).
– Allons maintenant au centre du bourg, avec l’église Saint-Julien (édifiée au XIIe siècle par les moines cisterciens de l’abbaye d’Aubepierre à Méasnes, l’église a été remaniée au XVe siècle ; elle est consacrée à Saint-Julien de Brioude). L’abbé Jean-Baptiste Daure avait convaincu Maurice Rollinat de venir jouer de l’harmonium et de chanter lors des messes et des fêtes religieuses. Ensuite, ils étaient devenus amis.
Voici une anecdote se déroulant pendant une messe de
minuit racontée par Maurice Rollinat :
« J’avais été prié par le brave abbé Daure d’aller chanter
quelques noëls à une messe de minuit. Accompagné de mes amis D... et R...
j’avais parcouru à la hâte, éclairé par la lueur falote d’une
lanterne d’écurie, le chemin peuplé de silhouettes fantômales qui
sépare la Pouge de l’église de Fresselines et qui sous les lueurs
lunaires a des aspects étranges et funèbrement mystérieux.
« Nous étions installés bientôt dans le chœur de la rustique
église, autour de l’harmonium, attendant le moment propice pour chanter.
Notre brave curé disait sa messe devant la grande majorité de ses
paroissiens qu’attendaient dans leurs maisons les succulents dérivés de
l’animal cher à Monselet. Tous écoutaient ou priaient avec ferveur, et
lorsque je commençai à chanter, ils se recueillirent avec un tel silence
que mon ami le curé en fut ému. Je venais à peine de terminer le couplet
d’un noël, lorsqu’une voix qui trahissait l’impatience du festin s’écria
dans l’entre-bâillement de la porte : « Pierre vins donc l’bodin
est cuit ! » Il faut croire que cet appel n’émut pas Pierre,
car personne ne bougea et c’est dans le même profond silence que j’achevais
de chanter. Lorsque l’office fut terminé l’abbé Daure monta en chaire
et parla en ces termes stricts à ses paroissiens : « Mes chers
paroissiens, je suis heureux de vous voir réunis en si grand nombre en
cette nuit solennelle et je vous remercie de tout mon cœur de votre piété
et de votre présence. Mais je vous remercierai doublement, d’abord pour
avoir écouté les chants de M. Maurice dans le plus grand silence, et
ensuite parce que vous n’y avait rien compris ! »
(Article « Maurice Rollinat au Pierrot Noir », Revue du
Berry du 15 mars 1904, pages 86 à 93.)
* Lire les poèmes « L’Officiant » et « Après la messe » (Paysages et Paysans, pages 242 et 95).
– Sur le chevet extérieur de l’église, côté sud, vous verrez le bas-relief sculpté par Auguste Rodin en mémoire de Maurice Rollinat, ainsi qu’une plaque explicative : « Bas-relief d’Auguste Rodin inauguré le 21 octobre 1906, dont il existe au Musée Rodin, de petites esquisses en plâtre et un marbre correspondant appelé : "Dernière Vision" ».
Après le décès de Maurice Rollinat, Armand Dayot est allé trouver Auguste Rodin et lui a demandé de bien vouloir exécuter un buste du poète. Auguste Rodin refusa car Maurice Rollinat n’avait jamais voulu poser. Il proposa ce bas-relief dont la conception est antérieure au décès de Maurice Rollinat. Il faut y voir une représentation symbolique où la tête d’un homme (censé être Maurice Rollinat) renversée semble marquée par le chagrin avec les deux mains posées sur son front ; au dessus, la figure féminine triste pourrait être sa muse qui pleure son poète. Le bas-relief n’est pas signé. Auguste Rodin est venu pour l’inauguration mais n’a pas pris la parole.
– Continuer à gauche et au niveau du chœur de l’église, côté nord, vous découvrirez le buste de Claude Monet. Il a été sculpté par Danielle Bertholdt qui a représenté Claude Monet à quarante-neuf ans, c’est-à-dire à l’âge qu’il avait lors de son séjour en Creuse. Le buste est posé sur un piédestal signé Didier Fauguet. Le buste a été réalisé et financé par l’association « Les Amis de Fresselines, Village d’Artistes » et a été inauguré le 18 septembre 2020.
En février 1889, Claude Monet découvre Fresselines amené par Gustave Geffroy ; Louis Mullem et Frantz Jourdain sont du voyage. Claude Monet va ensuite revenir à Fresselines et y rester environ deux mois et demi : il arrive le 7 mars et repart le 18 mai, avec un voyage éclair à Paris les 13 et 14 mars. Malgré les nombreuses invitations de Maurice Rollinat, c’est le seul séjour que Claude Monet effectue à Fresselines. En 1889, le peintre logeait à l’auberge, chez la mère Baronnet (face à l’entrée de l’église – une plaque est apposée sur la maison), et prenait ses repas chez Maurice Rollinat. Le chien de Maurice Rollinat, Pistolet, avait adopté le peintre et l’accompagnait dans tous ses déplacements. Au début de son séjour, Claude Monet est enchanté de l’accueil. Ensuite, plus les semaines se déroulent, plus Claude Monet est irrité, voire en colère, à cause des conditions météorologiques et des difficultés à travailler sur le vif, avec une nature qui change continuellement.
* Comme nous venons de parler de Pistolet, le chien préféré de Maurice Rollinat, lire le poème « Mon chien Pistolet » (La Nature, page 246).
– Au n° 3, place de l’église (à droite du restaurant), se trouve l’ancien presbytère, construit au 16e ou 17e siècle ; il comporte sur sa façade arrière une tour d’escalier. Continuer le long de la place et prendre à gauche l’allée Fernand Maillaud pour aller à l’Espace Monet Rollinat. Celui-ci a été reconfiguré en 2018 sous la forme d’un espace d’exposition et de soutien à la création contemporaine, avec au rez-de-chaussée une salle consacrée à Maurice Rollinat et une à Claude Monet (entrée payante).
– Revenir sur vos pas jusqu’à l’église. La prochaine étape est le hameau de Puy-Guillon ; vous pouvez y aller en voiture (2 km) ou à pied (1,1 km – prévoir des chaussures de marche). Prendre la rue Léon Detroy (direction « Orsennes – Nouzerolles »). Vous passez devant le cimetière ; il s’agit du nouveau cimetière construit à la fin du 19e siècle. L’ancien où se déroulent les histoires racontées par Maurice Rollinat était situé à 200 m de l’église, le long du chemin conduisant à La Pouge (rue Maurice Rollinat, à l’angle de l’impasse du Verger).
* Lire les poèmes « Le vieux Cimetière » (La Nature, page 186) et « Soir d’enterrement » (Les Apparitions, page 262).
– Pour les piétons, 200 m après le cimetière, prendre à gauche le sentier balisé. Il y a au départ, deux panonceaux : « Circuit Pédestre du Confluent – Site Claude Monet » et « Val de Puy-Guillon ». Après la descente, traverser la Petite Creuse par « Le pont de bois », tourner à droite et vous arrivez au hameau de Puy-Guillon.
– Pour les automobilistes, après avoir traversé la Petite Creuse, tourner à gauche (D 44, direction « Orsennes ») et 500 m après, prendre à gauche la voie en impasse marquée « Puy-Guillon – le Pont de bois »).
– C’est dans le hameau de Puy-Guillon que Maurice Rollinat a vécu de septembre 1883 à mars 1884. Il louait une petite maison au meunier Auxiette. Elle est située sur une propriété privée mais vous la voyez de l’entrée, c’est celle à gauche avec un escalier en pignon.
Maurice Rollinat avait demandé à Alphonse Ponroy, instituteur à Chantôme (commune alors indépendante qui a fusionné en 1974 avec Éguzon), mais également poète, de lui trouver un logement (Isaure Rollinat avait refusé que son fils habite Bel-Air). Le 12 septembre 1883, Alphonse Ponroy emmène Maurice Rollinat et Cécile Pouettre voir ce qui était à louer dans les environs. La première maison visitée est celle de Puy-Guillon ; Maurice Rollinat est enchanté du site et se décide immédiatement. Les relations avec le propriétaire vont progressivement se dégrader, Maurice Rollinat reprochant à celui-ci de mal s’occuper de son cheval dont il lui avait confié l’entretien.
– Au dessus du hameau de Puy-Guillon, se trouve le château de Puy-Guillon, construit au 15e siècle et remanié au 18e (ne se visite pas). À la période de Maurice Rollinat, il était habité par le vicomte Charles de la Celle (1833-1906), maire de Fresselines de 1892 jusqu’à son décès. Son fils Henry (né en 1867) gérait l’entreprise de filature et de tissage située dans le moulin de Puy-Guillon. Charles de la Celle venait jouer au trente-et-un avec l’abbé Daure, chez Maurice Rollinat. Maurice Rollinat et Cécile étaient régulièrement invités au château.
Le château de Puy-Guillon vu du lieu-dit « Confolent » près du bourg de Fresselines.
Claude Monet, lors de son séjour à Fresselines, raconte dans une lettre à Alice Hoschedé expédiée le 26 avril 1889, une réception au château de Puy-Guillon : « (…) J’avais tenté de travailler hier matin entre deux averses et j’ai dû rentrer trempé, n’ayant que le temps de me changer pour aller déjeuner au château de la Celle. Pensant bien du reste avoir le temps de vous écrire en revenant, mais, outre les Rollinat et moi, il y avait le curé et un autre abbé et un fils de M. de la Celle ; c’était un vrai festin qui s’est prolongé fort tard, si bien qu’en rentrant la poste était fermée. (…) »
– Pour les piétons, nous conseillons de revenir au bourg de Fresselines en passant par le confluent des deux Creuse (environ 2 km). Pour cela, revenir sur ses pas et au pont de bois, continuer le sentier rive droite de la Petite Creuse. 600 m après, vous traverserez la Petite Creuse par une passerelle. Vous vous trouvez sur le sentier « Dans les pas de Monet », vous pouvez voir plusieurs totems présentant des tableaux du peintre et expliquant son séjour.
* Lire les poèmes : « Le Braconnier » et « Le vieux Pêcheur » (Paysages et Paysans, pages 279 et 293).
– Continuez le chemin maintenant rive gauche jusqu’au confluent.
Claude Monet a peint dans ce secteur, plus de moitié des vingt-trois tableaux réalisés à Fresselines. Les habitants de Fresselines appellent le confluent des deux Creuse, les « eaux semblantes », titre de deux tableaux. Sur dix tableaux, figure le gros rocher situé juste en face ; c’est la première « série » où un même paysage est représenté à différents moments de la journée. Maintenant les collines sont boisées ; à l’époque, c’était plutôt des landes avec des genets, des bruyères et des fougères. Sur ce site, Claude Monet implantait son chevalet sur le plateau pour dominer la rivière (cet endroit n’est pas accessible actuellement et les arbres masquent la vue).
Une anecdote est souvent racontée : Claude Monet ne veut peindre que sur site ; un vieux chêne situé près du confluent, entre deux séances de peinture, s’est couvert de feuilles vertes or il est présent dans cinq tableaux commencés à la période hivernale ; alors Claude Monet demande l’autorisation au propriétaire et il écrit à Alice Hoschédé le 9 mai : « Je suis dans la joie, la permission inespérée d’ôter les feuilles de mon beau chêne m’a été gracieusement donnée ! C’était une grosse affaire d’amener des échelles assez grandes dans ce ravin. Enfin c’est fait, deux hommes depuis hier y sont occupés. N’est-ce pas un comble de finir un paysage d’hiver à cette époque. » L’arbre a maintenant disparu.
* Lire le poème « Les Fileuses » (La Nature, page 265).
– Il ne reste plus qu’à revenir au bourg de Fresselines en prenant le sentier qui monte (ne pas suivre le bord de la Grande Creuse). Quand vous entrez dans le bourg, Vous voyez juste en face de vous, la « maison de la gabelle » construite au 17e siècle ; la lucarne avec ses trois corbeaux servait pour monter le sel dans le grenier.
– Vous tournez à gauche et là, se trouve la galerie « L’Œil et la Main ». Cette maison a été construite à la fin du XVIIe siècle et remaniée au XVIIIe. À l’origine c’était le relais de chasse du seigneur de Vervy. À l’époque de Maurice Rollinat, c’était l’hôtel Ballenecker où il envoyait parfois ses amis pour loger. Mais il semble que les relations avec la propriétaire n’étaient pas bonnes ; Raymond Christoflour écrit :
« (…) seuls quelques aventuriers intrépides, l’impressionniste Detroy, le peintre suédois Osterlind, le musicien d’Ageni, Boiry, Bernard Naudin hanté d’épopées, goûtaient une hospitalité un peu poussiéreuse chez Mme Ballenecker, l’hôtelière du village, dont le sourire ambigu évoquait pour Rollinat "une odalisque inquiétante" ». (« Maurice Rollinat, poète et musicien de l’épouvante », Mercure de France du 1ᵉʳ mai 1939, pages 535 à 549).
– Le circuit se termine place de l’église, où à l’angle il y avait l’hôtel Baronnet (déjà cité avec sur sa façade la plaque indiquant que Claude Monet y a séjourné).
– Vous pouvez maintenant imaginer la vie de Maurice Rollinat, par exemple à la pêche dans le secteur de Puy-Rageau (le plus proche de La Pouge, où il descendait par un petit sentier), notant ses idées sur un petit carnet ou déclamant à haute voix ses vers pour tester leur musicalité.
Albert Chantrier a décrit Maurice Rollinat à la pêche aux poissons, mais aussi aux vers : « Et nos parties de pêche, les lignes de fond, qu’il plantait çà et là le long de la rive, avec un soin et une recherche sans égal. Puis en attendant, il arpentait le terrain, scandant des alexandrins par de grands gestes, façon de travailler qu’il affectionnait tout particulièrement et qui faisait dire aux habitants : « V’la M’ssieu Maurice qui plaide (sic). » (« Souvenirs de Fresselines », Revue du Berry du 15 mars 1904, pages 73 à 85). L’expression « qui plaide » ne renvoie pas à la profession de son père, mais en patois local signifie « qui parle tout seul ».
* Lire les poèmes : « La bonne Rivière » et « La Grotte » (La Nature, pages 278 et 293).
– Vous pouvez aussi imaginer la vie à Fresselines au temps de Maurice Rollinat, en lisant des poèmes de ses livres La Nature et Paysages et Paysans.
* Lire par exemple : « Les Moutons » et « Le Champ de blé » (La Nature, pages 126 et 15), puis « A l’Assemblée » et « Le Forgeron » (Paysages et Paysans, pages 195 et 224).
– En quittant Fresselines, si vous passez devant La Pouge, imaginez Maurice Rollinat au piano chantant ses créations pour des amis.
* Lire les poèmes « La Musique » et « Le Piano » (Les Névroses, pages 49 et 51).
– Bonne route en espérant que vous garderez un merveilleux souvenir des sites berrichons et creusois où Maurice Rollinat a vécu.
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