Dossier Maurice Rollinat |
MAURICE ROLLINAT DANS LA PRESSE |
Le Voltaire
Mardi 13 avril 1886
Page 1.
(Lire le texte d’origine sur RetroNews.)
CAUSERIE PARISIENNE
(…)
Mais cela n’est point mon affaire, après tout ! D’autant que nous n’en sommes encore qu’à mercredi ; que ce jour-là, après avoir traversé l’Instruction publique, au sortir de l’Opéra, on est allé serrer la main à Mme Charpentier et qu’on est arrivé au moment même où Rollinat, l’œil fatal, défiant le ciel, les cheveux au vent, les dents grinçantes en un désespéré rictus, disait une de ses poésies macabres. Les dames frissonnaient, Mme Daudet se trouvait mal, – grand effet de terreur, monsieur Rollinat ! Mais vraiment, quel dommage, quand on est jeune, pas plus mal qu’un autre et qu’on a du talent, quel dommage de voir la vie comme cela ! – S’il ne change pas son lorgnon, ce beau ténébreux, il finira mal… et ce serait tant pis pour les lettres !
Aussi bien Rollinat doit dormir quand il fait du soleil, – sauf pour des après-midi comme celle dont il nous chantait les troublantes émotions – et se réveiller par des journées comme celle de jeudi. Quel temps, messeigneurs, quel temps ! Aussi, ce que les cochers avaient de dédains pour les malchanceux qui n’ont pas de voiture !… (…)
Mab.
Remarque de Régis Crosnier : Maurice Rollinat était à Paris pour la promotion de son livre L’Abîme édité par Charpentier.
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