Dossier Maurice Rollinat |
MAURICE ROLLINAT DANS LA PRESSE |
Le Petit Parisien
Mardi 17 juillet 1877
Page 3.
(Voir le texte d’origine sur Gallica.)
CAUSERIES D’UN LISEUR
Dans les Brandes, poèmes et rondels, par Maurice Rollinat, Sandoz et Fischbacher, éditeurs. – Voulez-vous connaître ces coteaux du Berry, coteaux abruptes, couverts de brandes, qui, desséchés par le soleil et crevés par les roches, vont baigner leurs pieds dans les ruisselets des vallées, bordées de saules et de vergnes ?
Suivez le poète, il va vous en décrire, dans des vers imprégnés d’un vrai sentiment de la nature, et les sentiers perdus et les hôtes habituels.
Dans les brandes chante la bergère, la petite couturière passe d’un pas hâtif eu allant à l’ouvrage, le chien braconne, les gardeuses d’oies bavardent, l’âne ronge placidement les chardons, la vache broute l’herbe sèche, le bœuf accroupi songe, le taureau mugit.
Le facteur rural apparaît sur la cime.
Par la traverse et par la route,
Il abat kilomètres et lieues.
Le garde champêtre découpe sa silhouette sur le ciel bleu. On y rencontre le chasseur en soutane, ami de Rabelais,
Le grand curé sec et rustaud
Qui, pour s’en aller chasser tôt,
Dit sa messe dès l’aurore.
On y entend le chant des perdrix rouges, les cris des insectes, les bruissements du feuillage. – Suivez le poète, dis-je, et vous aurez une senteur rustique de ces coteaux parfumés de thym et de genêt qui ont fait éclore les poésies de M. Maurice Rollinat.
Mais évitez de prêter l’oreille aux accents tristes, souvent douloureux du poète. On sent qu’il y a une amertume dans sa vie, mais pourquoi en voiler des fleurs si fraiches ?
(…)
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