Dossier Maurice Rollinat |
MAURICE ROLLINAT DANS LA PRESSE |
Le Pays
Vendredi 6 avril 1883
Page 3.
(Voir le texte d’origine sur Gallica.)
Revue Littéraire
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LIBRAIRIE CHARPENTIER. – Les Névroses, par Maurice Rollinat. – Ce volume de poésies vigoureuses et sombres porte en tête le portrait de l’auteur et pour épigraphe en latin ces mots de Job : « J’ai dit à la pourriture : « Tu es mon père », et aux vers : « Vous êtes ma mère et ma sœur. » Tout, titre, portrait, épigraphe, fait pressentir ce que doit être le livre. La figure est jeune, les traits réguliers, le front large, les cheveux abondants, les yeux grands, mais l’aspect général est attristant, on y sent la souffrance, la désillusion et le dédain. Un médecin dirait : C’est un hypochondriaque ou un névropathe ; je crois, pour mon compte, que c’est un désillusionné qui méprise la société pour la trop bien connaître. Les vers sont d’une facture digne de leur titre ; c’est le cri puissant du mépris, de la douleur, de la colère, de désespérances inénarrables, à peine éclairées par quelques échappées de douceur et de calme, apparent du cœur ulcéré qui cherche la consolation à ses peines, comme le de Profundis qui termine ces scènes véritablement terribles, mais qui révèlent un talent vraiment poétiques et qui font naître pour l’auteur une sympathie profonde et attendrie.
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H. Pellerin.
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