Samedi 9 août 1902

Page 2.

(Voir le texte d’origine sur Gallica)

UNE ENQUÊTE

(…)

Maurice Rollinat est un grand poète.

Parbleu ! aujourd’hui qu’il ne vit plus sur le boulevard, c’est à peine si son nom vient parfois dans les conversations de cafés littéraires. On sait qu’il a fait un livre, deux ou trois livres, – pas au juste, – on sait qu’il y a des gens qui disent qu’il a du talent et c’est tout. Cependant, Maurice Rollinat est un des plus rares et des plus puissants artistes de notre époque, et je souhaite que la postérité impartiale mette ses livres au rang qu’ils doivent occuper.

Je lui avais envoyé ma question, et voici ce qu’il répond :

« Vivant depuis vingt ans en dehors de tout mouvement littéraire, ne travaillant que pour occuper ma solitude, sans me rendre nullement compte de l’évolution artistique de notre époque, j’ai le regret de ne pouvoir répondre à vos questions.

« Veuillez donc m’excuser, je vous prie, et agréez l’expression de mes meilleurs sentiments.

J’ai tenu à publier cette lettre malgré tout, ne serait-ce que pour prouver à mes chers camarades de lettres que, loin des cénacles et des chapelles, loin des amis plus ou moins puissants, loin des confrères plus ou moins bienveillants, on peut faire des œuvres nobles et hautes pour la seule satisfaction de les faire.

Remarque de Régis Crosnier : La problématique de l’enquête de Robert Dieudonné a été posée dans l’édition du 24 juillet 1902, page 2.