Dossier Maurice Rollinat |
MAURICE ROLLINAT DANS LA PRESSE |
La Justice
Mardi 29 novembre 1887
Page 2.
(Voir le texte d’origine sur Gallica.)
REVUE LITTÉRAIRE
(…)
Dix mélodies nouvelles, poésie et musique de Maurice Rollinat (Félix Mackar, éditeur, 22, passage des Panoramas).
L’auteur des Névroses et de L’Abîme n’est pas seulement le poète précis, le sincère naturiste, l’analyste acharné, dont on a admiré le beau et fort langage, les facultés de paysagiste, la connaissance des sentiments et des passions. Il est aussi un musicien très personnel et très étrange, capable, non seulement d’émouvoir les sensitifs, mais d’étonner et de ravir les gens du métier. C’est donc un événement artistique que l’apparition de Dix Mélodies nouvelles, signées de ce nom de Maurice Rollinat, qui gardera toujours pour tant de nous, une signification de charme et d’ensorcèlement. Cette musique originale ne se trouvera peut-être pas sur tous les pianos où pianotent des pianistes, mais on la verra certainement sur tous les pianos devant lesquels s’assoient des artistes. Il sera reparlé ici, avec quelques développements, de cette publication nouvelle. Aujourd’hui, Il sera seulement donné les titres de ces dix morceaux : La Chanson des yeux, La Neige, Nuit tombante, Tranquillité, Les Deux Serpents, L’Aboiement des chiens dans la nuit, Les Yeux morts, La Maladie, La Folie, Les Larmes du monde. Les lecteurs des vers peuvent rêver d’avance sur la musique de rêve et de sérénité, de grâce douloureuse et de tristesse tragique, que leur promettent ces dix pièces. Ils n’éprouveront pas de déception. L’accord si rare entre la poésie et la musique a été réalisé ici par le talent autoritaire de l’artiste.
Gustave Geffroy.
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