Dossier Maurice Rollinat

 

MAURICE ROLLINAT DANS LA PRESSE

Portrait de Maurice Rollinat par Catherine Réault-Crosnier.

 

L’Écho de Paris

Lundi 26 octobre 1903

Page 3.

(Voir le texte d’origine sur Gallica.)

 

 

Les Journaux de ce Matin

(…)

La maladie de Maurice Rollinat

Du Siècle :

Les renseignements que nous avons publiés sur l’état de santé de Maurice Rollinat ont été exagérés et ont donné lieu à des commentaires inexacts.

Hier, l’un de ses amis, M. Gustave Coulon, est venu nous exposer les faits et rétablir ce qui s’était passé d’une façon plus conforme à la vérité.

Très nerveux de tout temps, par suite de sa nature particulièrement artiste et sensitive, le poète a été cruellement atteint par la mort de celle qui, pendant vingt ans, avait été pour lui une compagne dévouée de tous les instants.

Cette douleur subite et imprévue lui a donné une surexcitation nerveuse qui nécessitera un repos complet et l’absence de toute production littéraire et musicale pendant quelques semaines.

Tout le monde sait qu’aujourd’hui les maladies nerveuses, en général, et la neurasthénie en particulier, se traitent par un isolement absolu qui dure plus ou moins longtemps. Et c’est pour cela que Maurice Rollinat est entré dans la maison d’Ivry, où il se trouve pour le moment.

Ce n’est pas la première fois qu’un repos matériel est nécessaire à ceux qui dépensent leur cœur et leur cerveau dans les productions de l’esprit, et personne n’ignore, pour ne citer qu’une seule personnalité illustre, que Dumas fils dut plusieurs fois s’isoler ainsi au cours de sa vie de travailleur acharné et de penseur génial.

Ce matin, tous ces renseignements nous ont été confirmés par M. le docteur Humbert, professeur agrégé de la Faculté de médecine de Paris, qui est l’un des plus anciens amis de Rollinat et qui, chaque jour, va lui serrer la main.

Nous pouvons donc tranquilliser les nombreux amis du poète qui auraient pu concevoir des craintes sur l’état de sa santé, alors que quelques semaines de repos suffiront à calmer ses nerfs si cruellement surexcités par une douleur trop facile à comprendre.

(…)

 

Remarques de Régis Crosnier :

– 1 – Cet article est la reprise exacte de celui paru dans Le Siècle du 26 octobre 1903, page 2.

– 2 – S’il est exact que Maurice Rollinat a été très affecté par ce décès de sa compagne, Cécile Pouettre, l’auteur de cet article n’a pas été informé des problèmes intestinaux qu’avait Maurice Rollinat, puisque celui-ci est vraisemblablement décédé d’un cancer colorectal.

– 3 – Le docteur [Gaston] Humbert est l’ami de Jeanne Pouettre, la sœur de Cécile. Il a joué un rôle dans le choix de la maison de santé Esquirol d’Ivry, dirigée par le Docteur Paul Moreau de Tours, pour faire soigner Maurice Rollinat.