Dossier Maurice Rollinat |
MAURICE ROLLINAT DANS LA PRESSE |
Gil Blas
Jeudi 5 mars 1896
Page 1.
(Voir le texte d’origine sur Gallica)
Echos et Nouvelles
(…)
L’Art et les Lettres.
Maurice Rollinat, qui a fui l’enfer de Paris, s’est claustré pour y travailler, pour y rêver, au sein de la Nature, mène dans ce Berry qu’aima George Sand pour ses solitudes émouvantes, ses paysages tragiques, ses claires rivières, l’existence d’un paysan aisé, ne veut savoir de nos fièvres, de nos joies, de nos querelles que ce que vient lui raconter, de ci, de là, quelque camarade, prépare un nouveau volume de vers qui sera intitulé : les Apparitions.
La mystérieuse vie des choses y palpite, y vibre en d’inoubliables symphonies, et le cœur inquiet, inapaisé du poète s’y élance vers des horizons de rêve, de décevants et magnifiques mirages.
En voici quelques strophes :
La nature ne rend heureux
Que les innocents et les sages,
Parce que, regardant en eux,
Ils retrouvent ses paysages.
La vision de sa beauté,
Douce ou grave, se continue
En leur conscience ingénue
Réfléchissant sa pureté.
Mais le pervers, lui, n’a point d’yeux
Pour le roc, l’eau, l’arbre et les cieux :
Il contemple en son être infâme
Le cauchemar plein de frissons
Et le stagnant dégoût qui sont
Les paysages de son âme.
(…)
LE DIABLE BOITEUX
Remarques de Régis Crosnier :
– 1 – « Le Diable Boiteux » est un des pseudonymes utilisés par le baron Devaux (cf. Dictionnaire des pseudonymes page 26, de Georges D’Heylli, Dentu et Cie éditeurs, Paris, 1887, III + 561 pages).
– 2 – Les vers « La nature ne rend heureux (…) Les paysages de son âme. » correspondent au poème « Les paysages » (pages 119 et 120).
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